Le jour où je débrief

Je peux vous dire que je suis toujours aussi fatiguée sinon plus (tout est possible).

Je peux vous parler de la crève que je tiens depuis que je suis rentrée de Paris, des antibio et autres corticoïdes qui limitent à peine ma toux d’hystérique.

Je peux vous raconter que j’ai chopé cette crève à Paris, merci la pollution, merci les chaud-froid dus aux alternances voiture chauffée/cimetière ou voiture chauffée/église ou voiture chauffé/blabla.

Je peux vous dire que j’ai enterré ma grand-mère la semaine dernière après l’avoir perdu la semaine d’avant (oui faisons les choses dans l’ordre).

Je peux vous dire que notre crevette est officiellement un petit garçon particulier. Nous sommes donc les « heureux » bénéficiaires de l’AEEH (Allocation d’Education d’Enfant Handicapé) et notre choux a désormais le statut d’enfant handicapé.

Je peux vous dire qu’on a eu notre premier rendez-vous au SESSAD hier soir et que notre Crevette y commencera son intégration dès janvier à raison de 3 fois par semaine.

Je peux vous dire que je suis grave à la bourre dans mes cadeaux de noël.

Je peux vous dire qu’il me reste au maximum un neurone et demi à moitié effacé lui-même par ces dernières semaines DE MERDE.

Je peux aussi voir plus loin que mon nombril et constater que l’humanité n’a d’humanité que le nom.

Je peux vous dire que chaque jour me voit sur Internet à chercher les dernières nouvelles de la Syrie et d’Alep en particulier.

Je peux vous dire que je suis désespérée de savoir que ce qu’il se passe là bas n’est qu’un début et qu’avec la future alliance Poutine/Trump/Fillon l’ONU sera bientôt le siège des plus grands monstres du 21ème siècle, monstre par leur action ou non-action ou soutien entre monstre.

Je peux vous dire que non, je ne pense pas exagérer et qu’on en reparle dans 2 ans on va dire.

En attendant, je pleure comme certains (trop peu) en sachant qu’ils seront tous massacrés et que personne n’y fera rien.

Je pourrais chercher un truc positif à vous dire mais finalement mon neurone embrumé fait blocage.

Mais oui oui ça va, tout va bien, on a la santé, les vivants sont vivants, c’est les fêtes, youpi et joyeux noël.

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Et vous ? J’espère que vous dégagez plus de joie de vivre que moi !

5 réflexions au sujet de « Le jour où je débrief »

  1. Bon… En effet, côté joie de vivre, tu n’es pas au top de ta forme. Mais c’est peut être à cause du neurone embrumé par la pollution parisienne…
    On va dire que demain ça ira mieux (même si en effet, dans 2 ans, voire avant ce sera peut être la cata interplanétaire). Allez, il y a du positif malgré tout. Promis

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  2. Je suis comme toi, je ressens un gros malaise dès que j’allume la radio ou que j’ouvre un journal, je me sens un peu responsable de la lâcheté qui sévit vis à vis de l Syrie.
    Pour le reste, je te souhaite beaucoup de courage, prends bien soin de toi. Bisous

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  3. Je commente pour la première fois, maman de jumeaux de18 mois, garçons comme toi suite à une fiv je me retrouve ds bcp de tes posts! Bon courage pour cette phase difficile, ttes mes condoléances pour ta grand mère et je te rejoins malheureusement complètement sr ta description de l Onu du « futur » qui de tte façon ne sert à rien encore une fois…
    Merci pour ton bel humanisme ça devient rare en France car il est svt à géométrie variable…

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