Le jour où on découvre qu’on a changé

Le lieu commun veut qu’on ne change jamais tout à fait.

J’ai eu 40 ans en février et quand je vois ce que je pensais vouloir de la vie et ce que j’ai aujourd’hui je me rends compte qu’il y a vraiment un monde.

Si l’infertilité vous apprend quelque chose c’est à lever le pied, à savourer ce que vous avez, à vivre pour vous parce qu’au final il n’y aura peut-être que vous.

Bien sûr j’ai la chance d’avoir eu les gars.

Aujourd’hui le déconfinement s’annonce et je n’ai pas du tout envie.

Vivre avec mon mari et mes enfants, chez nous, pendant presque 2 mois c’est ça le bonheur.

Hors du monde, loin de la course quotidienne, profiter du temps qui passe, d’être ensemble H24.

Je crois que le bonheur, pour moi, ressemble à ça.

Des barbecues, des balades en mode explorateur, des rires, des câlins, des discussions. Les sentir, les bouffer de bisous, les écouter se raconter leurs histoires.

Echanger ces regards attendris avec mon mari quand on tilte tous les deux sur une des histoires ou un bon mot d’un de nos gars, faire le tour du terrain pour regarder nos arbres pousser, bouquiner sur le transat, s’occuper du potager, s’occuper des poules et de coco le coq fugueur.

Encore un regard plein de rire et de bonheur avec mon mari hier soir par exemple en fermant les volets des gars. Voir au fond du terrain 3 lapins qui font la fiesta et à 6 mètres notre chien, truffe au sol (genre j’ai du flair) partir dans la direction opposée.

Les filmer tous les 3, l’enceinte bluetooth à la main, marcher en dansant en direction du potager pour arroser au coucher du soleil.

Oh évidemment on a eu des cris, on était en télétravail à temps plein tous les 2 et parfois c’était sportif, évidemment on les a engueulés parfois mais avouons que ces 2 mois ont été formidables à tout point de vue et qu’ils ont vraiment été cool (même mon mari le dit c’est dire !).

Nous ne les remettons pas à l’école mais moi je repars sur mon lieu de travail.

J’aimerais tellement rester avec eux, profiter d’eux 3 encore et encore.

Comme l’infertilité, le confinement nous en a encore appris un peu plus sur nous même et confirmé ce qu’on savait déjà.

Notre vie c’est nous 4.

Non, le monde ne nous a pas manqué, les magasins non plus, le quotidien encore moins.

Oui nous sommes sûrement un peu sauvage finalement et pas très sociable et même un peu égoïste.

Mais on gardera de tout ça qu’on est, très modestement, les plus chanceux de la terre.

4 réflexions au sujet de « Le jour où on découvre qu’on a changé »

  1. Même Sentiment ici même s’il y a eu des moments très difficiles. Il y a surtout eu des moments magiques. L’arrêt des soins. Le stress du temps qui disparaît. Et la vie, simple, ou on s’est suffis à nous 5. Et ça, c’était vraiment chouette.

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  2. Et oui pour nous 2020 c’est vraiment l’année de la quarantaine, das tous les sens du terme!

    Nous avons aussi plutôt bien profité de cette période, et après le 11 mais le principal avantage pour nous sera de reprendre nos randonnées à plus d’un km (j’avoue que les attestations à faire à chaque sortie ne me manqueront pas).

    Je suis heureuse de voir que vous avez si bien profité de cette période!
    Tes loulous sont au CP cette année non?

    Des bisous!

    Nath

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